Un nom à coucher dehors

Je m’apprêtais à vous présenter une nouvelle figure de style. J’étais à me demander pourquoi plusieurs d’entre elles ont des noms à coucher dehors (oxymoron, zeugme, homéotéleute, paronomase, etc.) quand mon esprit s’est arrêté sur l’expression : « un nom à coucher dehors ». D’où est-ce que ça pouvait bien venir? Chose certaine, j’ai maintes fois utilisé la formule pour rigoler du prénom « Exilda » de ma défunte grand-mère paternelle (excuse-moi grand maman! ;-)). J’ai fait ma petite recherche, j’ai trouvé la réponse sympathique et j’ai décidé de vous la partager. On appelle ça un léger détour. La nouvelle figure de style, ce sera pour la prochaine fois ! Cette fois-ci, j’ose faire un Guy Bertrand de moi: quelle est l’origine de l’expression « un nom à coucher dehors » ?

Cette expression proviendrait en fait d’une époque où, lorsqu’une personne était perdue et devait demander le gîte à des inconnus, il valait mieux pour elle qu’elle ait un nom à résonance « chrétienne » pour qu’on accepte de lui offrir un endroit où passer la nuit. Il en était de même dans les auberges où les personnes qui avaient un nom d’origine bourgeoise avaient plus de chances d’obtenir une chambre.

L’armée napoléonienne serait une autre origine possible. Elle était composée de nombreux soldats recrutés lors des campagnes à l’étranger. Lors des stationnements dans des villes, les habitants étaient tenus d’héberger les officiers titulaires d’un billet de logement. Ceux qui avaient des noms de consonance étrangère pouvaient passer pour des ennemis : on disait qu’ils avaient des « noms à coucher dehors avec un billet de logement ». L’expression aurait depuis été raccourcie à « avoir un nom à coucher dehors » .  Aujourd’hui, cette expression à connotation légèrement négative signifie simplement avoir un nom compliqué à prononcer ou à retenir.

C’est quand même fascinant de voir d’où proviennent les expressions qu’on utilise tous les jours… En avez-vous une à nous faire connaître ?

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